Les émissions de CO2 des bâtiments sont principalement de deux natures :

• Les émissions liées à la consommation énergétique, au travers des combustibles fossils (gaz et fioul) et, au travers de la génération de CO2 liés à la production d’électricité consommée.
• Les émissions liées à la construction (ou la rénovation) au travers des matériaux utilisés et de leurs mises en oeuvre.

Ce deuxième point n’a commencé à être pris en compte par les principaux labels environnementaux que relativement récemment. L’expérimentation E+C-, lancée en France en 2016, fait partie des initiatives précurseuses en la matière.

Les raisons de cette prise en compte tardive s’explique; En effet, lorsque l’on regarde le cycle de vie d’un bâtiment, généralement sur 50 ans, la consommation énergétique a toujours représenté plus de 80% des émissions. Cependant, au fur et à mesure que la consommation énergétique des bâtiments baissent – avec l’adoption de standards de construction plus contraignants – la proportion des émissions liées à la phase de construction augmentent en proportion.

Cependant, les efforts considérables que nous devons faire d’ici 2030, nous ont fait réaliser que 100% des émissions de CO2 liées aux constructions – et aux rénovations – étaient émises dès maintenant. En comparaison, seuls 20% des émissions liées à la consommation seront émises lors des 10 prochaines années.

Si le graphe ci-dessus à tendance à grossir le trait, il ne faut pas perdre de vue, qu’aussi efficace sera la performance énergétique d’un bâtiment, il n’est plus envisageable de ne pas prendre en compte la partie construction. En effet, construire ou rénover un bâtiment, avec des isolants en mousse issues de l’industrie pétrolière, même si c’est pour atteindre le standard passif, a peu de sens; Le bilan carbone sur les 10 prochaines années risque d’être défavorable par rapport à une construction moins performante mais réalisée avec des isolants moins émetteurs. 

L’autre “boulet” du bilan carbone de la construction est le béton; Sa seule fabrication, hors mise en oeuvre et transport, représente environ 6% des émissions de CO2 à l’échelle planétaire, soit encore plus que le transport aérien mondial. Des initiatives de béton bas carbone, plus ou moins intéressantes, semblent pointer le bout du nez; Il sera intéressant de les suivre compte tenu de l’impact potentiel. 

Connaissant ces chiffres, il est important de prendre ces éléments en considération dès les premières réflexions liées à un projet. Des alternatives existent et d’autres arrivent.

Faut-il pour autant négliger les émissions liés à la consommation ? Oh que non et cela pour plusieurs raisons :

• La consommation d’énergie représente toujours une part importante des émissions d’autant plus que l’on utilise du gaz ou du fioul, ou que l’électricité est produite avec du gaz ou au pire du charbon.
• L’autre enjeu majeur de notre société est l’enjeu énergétique et il est quasi aussi important que l’enjeu climatique. L’ensemble des scénarios en tout énergies renouvelables nécessitent une diminution de notre consommation énergétique d’environ 50% alors que notre consommation énergétique ne cesse de croître. Chaque kWh économisé compte presque autant que chaque tonne de CO2 non émise.

Pour finir, donnons quelques ordre de grandeur sur 

1 – Production des matériaux et équipements

2 – Transport

3 – Chantier

4 – Utilisation

5 – Destruction recyclage

Sur une période donnée 50 ans

En conclusion, ça n’est pas fromage ou dessert; C’est impérativement fromage ET dessert.